Demande d'étude européenne sur la prédation des chats
Laurent CATTANEO
20, place des Poilus
13410 Lambesc
Lambesc, le 11 mai 2025
À l’attention de Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire
Objet : Demande d’étude scientifique et de mesures politiques concernant l’impact
des chats domestiques sur la biodiversité européenne
Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire,
Je vous écris en tant que citoyen engagé en faveur de la biodiversité, profondément
préoccupé par l’impact croissant des chats domestiques sur les écosystèmes
européens.
Malgré les campagnes de stérilisation et les efforts déployés par de nombreuses
associations, la population féline domestique en Europe ne cesse de croître, dépassant
aujourd’hui les 100 millions d’individus. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs
insuffisamment encadrés : soins vétérinaires prolongeant leur longévité, adoptions
facilitées (souvent gratuites), valorisation culturelle du chat, et absence de suivi
écologique de leurs effets. Dans certains foyers, jusqu’à dix chats cohabitent, générant
localement une pression considérable sur la petite faune sauvage.
Qu’ils soient domestiques ou errants, les chats sont des prédateurs opportunistes,
actifs de jour comme de nuit. Ils chassent oiseaux, petits mammifères, reptiles,
amphibiens et insectes — y compris dans les jardins, les parcs urbains, les lisières
forestières et les zones protégées. Leur statut d’animal de compagnie ne saurait
occulter leur impact écologique, comparable à celui d’espèces invasives.
À ce jour, aucune étude scientifique paneuropéenne d’envergure n’a été menée pour
quantifier précisément cette prédation, notamment sur des espèces sensibles comme
l’écureuil roux (Sciurus vulgaris). Les rares données existantes proviennent d'études
ponctuelles, partielles et déconnectées les unes des autres.
L’actuelle enquête française menée par la SFEPM n’intègre pas cet enjeu, faute de
moyens humains, techniques et financiers suffisants pour une étude rigoureuse,
notamment avec l’utilisation de pièges photographiques sur des sites diversifiés
(source).
Des organisations telles que la LPO, la FNH, la SFEPM ou SOS Écureuil Provence
œuvrent pour sensibiliser l’opinion publique. Mais leurs efforts sont freinés par
l’absence de données scientifiques solides et par l’opposition de certaines associations
de protection animale.
Les politiques actuelles, bien qu’orientées vers le bien-être animal, favorisent
paradoxalement la prolifération féline :
• Les campagnes de stérilisation, confiées à des associations, aboutissent
souvent à des relâchers de chats sans suivi écologique.
• Les soins vétérinaires et l’alimentation spécialisée prolongent leur durée de vie,
et donc leur période de prédation.
• L’adoption gratuite encourage une diffusion massive et non contrôlée.
À l’inverse, les petits chiens — notamment ceux adoptés par des personnes âgées ou
vivant seules — ont un impact quasi nul sur la faune, mais leur adoption est freinée par
leur coût (alimentation, soins, éducation).
Face à cette situation critique — le chat étant devenu, selon nos observations locales à
Lambesc et dans d’autres communes de Provence, le principal prédateur de l’écureuil
roux, dont la durée de vie moyenne est désormais inférieure à deux ans — je
recommande les mesures suivantes :
1. Lancer une étude scientifique européenne d’envergure, avec suivi de
centaines de chats dans des zones à forte biodiversité, afin d’évaluer
rigoureusement leur impact sur la faune (espèces chassées, zones affectées,
menaces identifiées).
2. Mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses : limitation du nombre
de chats par foyer, déclaration obligatoire, suivi des adoptions, interdiction du
relâcher de chats stérilisés dans la nature.
3. Créer des incitations financières favorisant l’adoption d’animaux moins
nuisibles à la biodiversité, comme les petits chiens, notamment pour les
personnes seules ou à faibles revenus (personnes âgées, femmes divorcées,
retraités).
4. Lancer une campagne de sensibilisation européenne, pour faire évoluer
l’image idéalisée du chat et informer objectivement sur son impact écologique.
Je m’exprime ici à titre personnel, bien que je sois président de l’association SOS
Écureuil Provence. Mon expérience de terrain, acquise au fil de cinq années
d’observation, me permet d’affirmer que cette prédation est réelle, fréquente et
largement ignorée du grand public.
Un seul chat peut éliminer les écureuils d’un quartier de 1 à 2 hectares. Ces derniers
sont aussi victimes d’autres menaces : collisions routières croissantes (en lien avec la
hausse des livraisons à domicile), noyades dans les piscines, raréfaction des pins
producteurs de pignes, ou encore pénurie d’eau.
L’écureuil roux joue un rôle fondamental dans la chaîne alimentaire : il se nourrit
notamment de jeunes pies et autres oiseaux envahissants, tout en étant lui-même proie
de rapaces protégés, soutenus par la LPO — mais aussi, malheureusement, des chats
et des pies.
Il n’est pas seulement essentiel à l’équilibre des forêts, jardins et parcs : c’est aussi le
dernier mammifère arboricole ultra-rapide d’Europe, capable de vitesses
remarquables — jusqu’à 20 km/h en montée ou descente, et 35 km/h à 30 mètres de
hauteur. Seul le singe-écureuil d’Amérique latine peut rivaliser, mais pas dans nos
écosystèmes.
Je vous remercie sincèrement pour votre attention et reste à votre disposition pour tout
échange ou contribution complémentaire.
Veuillez recevoir, Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire, l’expression de
mes salutations les plus respectueuses.
Mr CATTANEO Laurent
Sos.ecureuil.provence@gmail.com
20 place des poilus
13410